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Le FCC en mode rançon de l’hypocrisie

Les Kinois ne parlent que de ça depuis hier. La toile aussi s’est enflammée. Les décisions prises par le président de la République à l’issue de la réunion interinstitutionnelle font débat. Suspension de l’installation des sénateurs élus le 15 mars dernier ; report des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs de province ; instruction par le procureur général près la cour de cassation de présumés actes de corruption ayant entouré les élections des sénateurs. Même si le PPRD, parti de l’ancien président de la République, et le Front commun pour le Congo, le regroupement politique dont il est « autorité morale », ont rejeté les décisions prises, nombre de Congolais estiment que le président Félix Tshisekedi ne pouvait pas ne pas réagir dans un sens ou dans un autre. Laisser libre cours à la chienlit aurait constitué une faute morale. Même sa « base », la même qui l’avait contraint à retirer sa signature de l’accord Lamuka de Genève, n’aurait pas apprécié.

Félix Tshisekedi a donc pris ses responsabilités, même si son partenaire de l’alternance désapprouve la démarche et crie même à la violation de la constitution. Certains bonzes du PPRD/FCC ont même eu le toupet de prétendre que la réunion interinstitutionnelle n’est qu’une instance de concertation ne pouvant prendre de si graves décisions à la place des institutions habilitées que sont la CENI et la Cour constitutionnelle.

Les gesticulations des membres du PPRD/FCC étonnent dans la mesure où sous la présidence de Joseph Kabila, une réunion interinstitutionnelle avait aussi décidé du report des élections à Beni/Territoire, Beni-ville, Butembo et Yumbi. On ne peut donc pas aujourd’hui dénier au nouveau président le droit de consulter la même instance constituée quasiment des mêmes personnalités, et prendre des décisions qui s’imposent pour étouffer toute possibilité d’embrasement du pays. Tout n’est peut être pas aussi légal que l’on voudrait, mais le simple bon sens recommandait de faire quelque chose, aussi infime soit-il.

La discussion peut se poursuivre. Les arguments politiques et juridiques vont s’entrechoquer encore et encore. Des menaces vont fuser de partout. Le FCC a même déjà demandé aux sénateurs élus le 15 mars, de rejoindre Kinshasa pour l’ouverture de la session extraordinaire inaugurale du sénat devant intervenir 15 jours après la publication des résultats provisoires. On attendra de voir ça. Des sénateurs sur qui pèsent de forts soupçons de corruption vont-ils braver les décisions de la réunion interinstitutionnelle ? Allons-nous assister à un bras de fer entre le président de la République et la chambre haute du parlement ? Personne ne voudrait assister à un tel scénario. Juste au nom de la paix.

Mona Kumbu

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