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Tshisekedi tape, mais pas trop

La «base» a grondé. Elle a conspué ses propres dirigeants et le partenaire de l’alternance. Quarante-huit heures après, ses cris, ses menaces ont fait mouche. Du moins en apparence ou plutôt sérieusement.

Une réunion interinstitutionnelle aboutit à des mesures jugées «fortes» par certains, mais «molles» par d’autres. D’autres encore parlent d’hérésie constitutionnelle et légale. Rien. Personne ne peut en effet suspendre la mise en place du sénat issu du scrutin du 15 mars. Mais, bon. Dans ce pays, tout est possible. Au nom de la paix. Chèrement acquise et qu’il faut à tout prix préserver. Même s’il faut mécontenter certains, piétiner la loi ou même énerver, juste un peu, la constitution. L’installation du sénat suspendue, l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs reportée, le procureur général de la République près la cour de cassation va enquêter. Il va rechercher et éventuellement poursuivre les auteurs présumés d’actes de corruption ayant, semble-t-il, émaillé les sénatoriales. Il avait pourtant demandé à la Ceni de reporter les élections du 15 mars pour lui donner le temps d’enquêter.

Corneille Nangaa avait refusé. Au nom de l’indépendance de sa «prestigieuse» et imprenable institution. Moins de deux semaines plus tard, il est bien obligé d’encaisser cet uppercut de la réunion interinstitutionnelle présidée par le chef de l’État en personne. Félix Tshisekedi a pris ses responsabilités. Toutes ses responsabilités. On note néanmoins qu’il n’est pas allé jusqu’à annuler le scrutin contesté. Il n’est pas tombé dans ce piège là. Bien à lui.

S’il y échappe, il envoie tout de même un mauvais signal. Oui, il va continuer à écouter la «base», «sa base». Oui, c’est normal qu’il prenne en compte les desiderata de la «base». Mais, il n’a pas intérêt à se faire prendre en otage par la même «base». C’est lui le président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions. Il n’a pas à se comporter comme le chef de l’Udps, qui n’est pas un parti-État et ne rêve sans doute pas de le devenir.

Finalement, Félix Tshisekedi a pris une décision qui a le mérite de satisfaire et «sa base» et de ne pas trop mécontenter ses partenaires. Le PGR va ainsi donner la lumière sur la suite. De grâce, que la justice ne tarde pas trop. Il est impérieux qu’un nouveau sénat s’installe enfin. Celui dirigé par Léon Kengo est là depuis douze ans dont sept ans acquis gratuitement par prorogation de mandat.

Mona Kumbu

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