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Ngobila somnole, Kinshasa sombre, Fatshi interpellé ! (Tribune)

Capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, jadis considérée comme l’une des villes les plus propres, les plus calmes… du continent africain, a perdu tous les repères d’une ville moderne.

Certes, la descente aux enfers avait commencé depuis plusieurs années, mais plus d’un Kinois affirme que c’est sous le règne de Gentiny Ngobila que Kinshasa est devenue la capitale mondiale de l’insalubrité, où règnent en maîtres les bandits urbains, communément appelés “kulunas”, ou toutes les lois sont foulées aux pieds … Pour les “bana Kin”, Kinshasa est une ville sans maître, sans guide…

A l’époque lorsque Jean-Marc Kabund, alors Premier vice-Président de l’Assemblée nationale avait affirmé que « la ville de Kinshasa n’était pas dirigée », d’aucuns ne l’avaient cru. Aujourd’hui, tout le monde semble lui donner raison.

« Gentiny Ngobila ne doit pas travailler comme Kimbuta. Qu’il fasse en sorte que les Kinois soient heureux. En accomplissant de meilleures choses que son prédécesseur… ». «André Kimbuta n’a apporté aucun changement significatif lors de son passage à la tête de la ville de Kinshasa. Aujourd’hui, la capitale est devenue sale. Lorsqu’on passe dans des rues, il y a l’odeur des immondices. Elu gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila doit montrer qu’il est venu pour changer le visage de la ville de Kinshasa. Nous ne voulons plus voir ces montagnes d’immondices qui puent, ces sachets qui jonchent presque toutes les artères de Kinshasa…» Cette réaction avait été recueillie par nos confrères du site actualite.cd au lendemain de l’élection de Gentiny Ngobila comme gouverneur de la ville de Kinshasa.

A l’époque, les Kinois n’avaient qu’une demande à formuler au nouveau locataire de l’Hôtel de ville : faire mieux que son prédécesseur, André Kimbuta. Malgré son sulfureux passé à la tête de la province du Maï-Ndombe, les Kinois avaient quand même cru à leur nouveau gouverneur en ce qui concerne l’assainissement de la ville dans la mesure où Gentiny Ngobila avait longtemps vécu en Europe où la propreté reste une règle d’or.

Pour les Kinois, il allait transformer Kinshasa en lui donnant le visage des villes européennes. Que non ! Au contraire, sous Gentiny Ngobila, Kinshasa est devenue un vaste village, qui s’accroît sans respecter aucune des normes urbanistiques… Bref, une capitale qui a perdu les repères d’une ville moderne.

Quel programme Gentiny Ngobila avait-il présenté le jour de son élection comme gouverneur de la ville de Kinshasa ? « Comme à l’époque le seul projet de société était celui de se proclamer kabiliste pur et dur, sûrement que c’était celui-là son programme », a insinué un Kinois. Même si certaines structures lui ont décerné le Prix de meilleur gouverneur de la ville de Kinshasa depuis 1960, sept Kinois sur dix croient qu’il est plutôt le pire de locataires que n’ait connu l’Hôtel de ville de Kinshasa.

L’échec de Gentiny Ngobila à la tête de la ville de Kinshasa est symbolisé par l’échec de « l’Opération Kin-Bopeto », qui était son projet-phare comme gouverneur de la capitale de la RDC. Lancée le 19 octobre 2019, cette opération, pour laquelle un budget colossal était alloué, n’a jamais donné à la capitale de la RDC l’image qui lui était promise. Pire, Gentiny Ngobila n’a jamais fait le bilan de la fameuse « Opération Kin-Bopeto ».

Le passage à vide du successeur d’André Kimbuta comme gouverneur de la ville de Kinshasa vient d’être étalé par Gérard Mulumba, dit Gecoco, le vice-gouverneur, en dix points faibles. Ainsi, par exemple, le vice-gouverneur révèle aux Kinois que Gentiny Ngobila fonctionne sur base d’affinités ; il arrive au bureau aux heures et jours qui lui conviennent et passe l’essentiel de ses instructions au téléphone ; que la ville de Kinshasa est fortement endettée et, par conséquent, certains baux sont résiliés et des services de la ville sont en procédure de déguerpissement ; les ministres provinciaux et leurs collaborateurs sont impayés depuis 26 mois… Question : comment peut-on penser performer avec des collaborateurs démotivés ? Il est donc facile de comprendre pourquoi la ville de Kinshasa est en train de sombrer.

Ce n’est pas tout. Sous Gentiny Ngobila, les Kinois retiennent que le phénomène « Kuluna » a pris de l’ampleur et a gagné presque toutes les 24 communes de la capitale, avec à la clé le « phénomène kidnapping » ; que les enfants en rupture familiale, communément appelés « shégués » ont refait surface sur le boulevard du 30 juin et dans d’autres grands carrefours de la capitale ; que la ville de Kinshasa était un peu fréquentable sous Kimbuta qu’elle ne l’est actuellement ; que le chef de l’Exécutif provincial reste muet devant plusieurs problèmes qui assaillent sa ville, notamment les inondations, les tapages diurnes et nocturnes ; que le gouverneur de la ville semble plus préoccuper par la « santé » de son parti politique que par les préoccupations de ses administrés ; que pendant le déroulement des IXèmes Jeux de la Francophonie, l’autorité provinciale avait refusé de donner à Kinshasa un visage rayonnant…

Face à un pouvoir exécutif provincial presque démissionnaire, soucieux de savoir que leur ville est considérée comme la plus crasseuse du continent, les Kinois se tournent vers Félix-Antoine Tshisekedi. Pour les habitants de la capitale, Félix-Antoine Tshisekedi, Kinois de naissance, est considéré non seulement comme le Garant de l’unité du pays, mais aussi et surtout comme le « Garant de la qualité de la vie » dans la capitale de la RDC. Car, pour les « Bana Kin », leur ville de Kinshasa mérite mieux ! Bien plus, les Kinois rappellent à Fatshi que l’histoire politique de notre pays renseigne que celui qui contrôle Kinshasa, contrôle la RDC !

Rombaut Kasongo Mania, 
Journaliste et analyste politique

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