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C’est Bernard Takahishe Ngumbi, vice-ministre de la justice qui a défendu aujourd’hui le projet de loi de prorogation de l’état d’urgence devant l’assemblée nationale et le sénat. Pourtant, Célestin Tunda ya Kasende, vice-premier ministre et ministre de la justice est bel et bien à Kinshasa et c’est lui qui s’est toujours chargé de cette tâche.
L’absence du ministre de la justice aujourd’hui au parlement est une indication sérieuse sur le désamour qui a vu le jour entre lui et le président de la République à la suite de l’affaire des avis du gouvernement sur les propositions de lois Minaku-Sakata non validés par le conseil des ministres mais envoyés par Tunda ya Kasende à la présidente de l’assemblée nationale.
On rappelle qu’à la suite de la révélation de cette information au cours d’un conseil des ministres, Tunda ya Kasende avait été interpellé par des inspecteurs judiciaires le samedi 27 juin dernier et interrogé au parquet général près la cour de cassation pour faux en écriture et usage de faux. Le ministre de la justice avait été relâché, mais placé sous contrôle judiciaire.
C’est plutôt ce qui s’était passé lors de son retour à sa résidence qui doit avoir noirci le dossier. En effet, reçu par les membres du Pprd au siège du parti de Joseph Kabila, Tunda ya Kasende avait déclaré qu’il s’était résolu à suivre les inspecteurs judiciaires après avoir reçu les assurances de «Ye mey», (entendez Joseph Kabila), qu’il ne devait pas avoir peur.
Depuis, il semble que Tunda ya Kasende n’est plus en odeur de sainteté à la présidence de la République. Le ministre de la justice aurait même, selon certaines sources, été convié de se déconnecter du dernier conseil des ministres tenu en visioconférence. D’autres sources signalent qu’il aurait été demandé au ministre de la justice de démissionner, ce qu’il a démenti dans un tweet lui attribué et diffusé dans les réseaux sociaux le week-end dernier.
Quoi qu’il en soit, l’absence remarquée du ministre de la justice au parlement ce jour, ouvre la voie à toutes les supputations. Il se raconte que le départ de Tunda ya Kasende du gouvernement serait l’occasion rêvée pour de nombreux caciques du FCC de faire leur entrée dans l’exécutif national pour y apporter, semble-t-il, un peu de poids politique au moment où Sylvestre Ilunga Ilunkamba, premier ministre, donne l’impression de n’être qu’un technocrate, dépourvu de tout sens politique et pas enclin à s’engager dans des pugilats politiciens.
N’tombo Lukuti
