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Guérie de la fistule obstétricale, Ange Boketshu peut enfin poursuivre ses études (témoignage)

La vingtaine révolue, Ange Boketshu est guérie de la fistule obstétricale et peut désormais poursuivre ses études universitaires à l’ISTM/Kinshasa. Elle raconte son histoire.

“Je suis tombée enceinte à 16 ans quand j’étais en 5eme année des humanités. Malheureusement, l’auteur de ma grossesse s’est évaporé dans la nature. Mes parents n’avaient aucune solution pour moi. J’ai décidé de garder cette grossesse jusqu’à l’accouchement”, raconte Ange, avec des trémolo dans la voix.

Malgré sa grossesse, elle ne vas pas arrêter ses études. “Arrivée à terme, je vais vivre deux jours d’intenses contractions. Les médecins décident de m’opérer car je ne ressentais plus de douleurs”, explique-t-elle. Malheureusement, cette intervention va déclencher tous ses malheurs.

“Après cette intervention c’est le début de mon calvaire. Ma vessie est touchée. Je ne sens plus le besoin d’uriner”, explique Ange. Elle constate ce dysfonctionnement de ses organes urinaires ainsi que d’autres. Elle devient un sujet de moqueries au sein de la communauté de son village.

“Arrivée en dernière année du secondaire, je suis obligée de présenter les examens d’Etat malgré mon état. Tous mes amis, filles ou garçons sont curieux. Ils veulent se mettre à côté de moi pour confirmer les rumeurs. Les linges intimes sont mouillés à moins de quelques minutes. Je suis obligée de sortir constamment pour me changer. Les surveillants sont informés de ma situation”, relate-t-elle.

Malgré la honte et le gêne, Ange ne lâche rien. Elle obtient son diplôme d’Etat et un de ses professeurs lui explique qu’elle peut être soignée. Mais pour cela, elle découvre qu’elle doit se rendre à Kinshasa. Elle va monter à bord d’une baleinière jusqu’à Kinshasa. Aprè s’être informée, elle sera prise en charge à l’hôpital Saint Joseph de Limete. Après son opération de la fistule, Ange est guérie de cette maladie considérée comme “honteuse” par sa communauté.

Guérie, Ange Boketshu a mis le cap vers l’ISTM Kinshasa où elle compte entamer ses études universitaire.

Rappelons que la fistule obstétricale est l’une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d’un accouchement. Il s’agit d’une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum, due à un arrêt prolongé du travail en l’absence de soins obstétricaux. Elle provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraîne à plus long terme des problèmes médicaux chroniques. Les femmes qui en souffrent sont souvent condamnées à la dépression, à l’isolement social et à une aggravation de la pauvreté.

Génie Mulobo

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