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Kinshasa : les commerçants congolais de Kato vendent plus cher que les étrangers

L’avenue Kato dans la commune de Kinshasa est une des référence en matière de vêtements “prêt-à-porter”, chaussures, pagnes, produits des beautés, matériels électrique, électroménager et divers autres articles. Les commerçants qui au début des années 90 n’occupaient que l’avenue Kato, ont également investi les avenues Lowa,Dodoma voire plus loin. Petit tour dans un des antres des bonnes affaires de la ville de Kinshasa.

Il est 12 heures sur l’avenue Kato dans la commune de Kinshasa. On y trouve des articles bons marché qui peuvent rivaliser avec celles des boutiques haut de gamme du centre ville. Les vendeurs sont Congolais mais pas que. On peut y trouver des magasins tenus par des Ouest-Africains (appelés communément Wara) , des Chinois voire des indo- Pakistanais.

Malheureusement, les vendeurs Kinois ont la réputation de vendre un peu plus cher que les vendeurs étrangers. Patricia, une vendeuse justifie ces prix par la qualité des produits proposés. « Les vendeurs Kinois savent s’habiller et choisir des produits de bonne qualité. Par exemple, le tissu de ce pantalon ne perdra pas son éclat même après avoir été lavé plusieurs fois», argumente-t-elle. Mais, lorsqu’on vérifie plus attentivement, on constate que c’est le même produit que les commerçants étrangers proposent également. Et à des prix, 30% moins chers.

Aucun affichage des prix des articles vendus

Autre problème, les vendeurs n’affichent pas les prix des articles proposés. près une ronde dans les différentes boutiques, cette tendance tend à se confirmer. Aucun commerce n’affiche les prix des articles proposés. “Il faut d’abord choisir un article puis demander le prix“, explique un vendeur sans gêne. Cette situation donne l’l’impression aussi que le prix est fixé à la tête du client.

Autre raison avancé pour justifier cette méthode est que les prix seraient négociables. “Si l’acheteur sait marchander, il peut obtenir jusqu’à 50% de réduction”, explique Pitshen, vendeur de pantalon pour homme. Pourtant, certains Congolais vendent un pantalon entre 25 000 (12,8$) et 32000 FC, soit 16$. Alors que dans les boutiques des ouest-africains, le prix du même pantalon oscille entre 20 000 FC (10,25$) et 25 000 (12.8$).

Du côté des chaussures, l’écart est encore plus énorme. Chez les congolais, une paire de chaussures coûte entre 156 000 FC (80$) et 292 500 FC (150$). Mais quand on jette un oeil du côté des “Wara”, il n’y a pas photo. La même paires est vendu entre 126 750 FC (65$) et 253500 FC (130$). Bref, le constat est le même sur presque tous les articles vendus à Kato.

Connaissant plus au moins cette pratique des commerçants congolais, les Kinois ont trouvé une parade. Ils se réfèrent à une morale populaire qui dit « Kota Wenze, tambola» (Quand tu te rends au marché, prend le temps de comparer avant d’effectuer un achat). “Je n’achète pas le même jour“, nous confie John, la trentaine. “Je choisis un jour de prospection où j’entre dans plusieurs boutiques de préférence tôt le matin. Car, à partir de 10h, il y a trop de monde et des voleurs. C’est après avoir comparé les prix que je sélectionne les boutiques. Je peux revenir un autre jour pour acheter. Si je ne suis pas prudent, je risque de dépenser plus qu’il ne faut», dit- il.

D’ailleurs, il est de notiriété publique que les Kinoises sont passées maître dans de trouver de bonnes affaires à Kato. Elles peuvent passer toute une journée pour entrer dans chaque boutique avant de faire les achats.

Bin Saleh

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