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À Kinshasa, le couvre-feu n’empêche pas les fêtes

Mariages, collations de grade académique, anniversaires… Des Kinois ont trouvé un moyen pour contourner la mesure de couvre-feu instaurée par l’autorité depuis le 18 décembre : organiser ces célébrations la journée.

C’est au rythme endiablé du “seben” musical du Ndombolo congolais que le couple Eguard et Herned fait son entrée triomphale dans une salle de fête bien ornée au quartier Binza-Delvaux, dans la commune de Ngaliema. Il n’est pas près de minuit, l’heure où souvent commencent des fêtes de mariage à Kinshasa, mais 16 heures 10′. Accompagné des demoiselles et messieurs d’honneur et accueilli par leurs invités de marque, le jeune couple ne boude pas son bonheur de réaliser enfin son plus grand projet d’amour.

Eguard et Herned ne cachent pas non plus leur soulagement, tant le contexte prédisait un nouveau report de leur mariage. Initialement prévu le 12 décembre, les contraintes organisationnelles les avaient poussés à reprogrammer cette célébration au 26 décembre. Mais quand le 15 décembre, alors que tous les frais pour la salle et autres étaient payés, la présidence de la République annonce la mesure du couvre-feu à partir du 18 décembre de 21 heures à 5 heures, ponctuée d’une interdiction des cérémonies festives, Eguard, lui-même, était plongé dans l’incertitude. C’est trois jours avant le jour-J qu’il confirmera à ses invités, via des messages sur les réseaux sociaux et réseaux de téléphonie mobile, la date du mariage avec une seule modification dans le programme : l’heure. Et tout s’est déroulé jusqu’à 19 heures en sons et lumières, comme dans les grandes soirées. Pari gagné donc pour ce jeune couple de l’église La Borne/UPN qui avait pris soin de recevoir la bénédiction nuptiale le même samedi les avant-midi. L’union civile, la veille.

Comme Eguard et Herned, plusieurs Kinois adoptent également cette stratégie pour contourner le couvre-feu. Une célébration la journée en cette période des fêtes, échappe souvent au contrôle de la police appelée à faire respecter non seulement le couvre-feu, mais aussi l’interdiction des cérémonies festives. Dans certains cas, la police se montre même coopérative.

Décidément, rien ne peut empêcher la fête à Kinshasa, même pas le couvre-feu. Cela s’est démontré le jour de la Noël quand les rues étaient encore investies par les fêtards au-delà de 21 heures. Et cela risque bien de se répéter ce 1er janvier.

SN

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