in ,

Cocaïne, héroïne, 36 oiseaux, chanvre, diazépam : Ces drogues que consomment les Kinois

Malgré l’existence des brigades anti-drogue, les Kinois consomment différentes substances illicites, artisanales ou un peu plus élaborées. Cette consommation s’est banalisée et touche les hommes comme des femmes de toutes les couches de la société kinoise. Petits tours dans les “nganda” (bar à drogues) de Kinshasa.

La liste de ces produits illicites consommées à Kinshasa est longue mais quelques-uns sont les plus populaires et les plus importants prisés par les Kinois. Il s’agit de la ” cocaïne “, ” l’héroïne “, ”  le chanvre “, le ” diazépam ” et une drogue dénommée  ” 36 oiseaux ” (prononcez ” trente-six zoizeaux “).

Une consommation sous différentes formes

Les Kinois consomment la cocaïne appelée aussi ” lopipi ” qu’ils achètent à 8000 franc congolais pour un gramme. Il est consommé de trois manières différentes. Primo, ils versent la poudre de cocaïne sur un bout de papier aluminium destiné à l’emballage des aliments ou celui extirpé de l’emballage des paquets de cigarette puis à l’aide de la flamme d’un briquet qu’ils placent sous le papier aluminium pour liquéfier la poudre et aspirer le gaz produit. D’autres préfèrent utiliser une seringue avec laquelle ils aspirent cette poudre blanche pour ensuite l’injecter à par à-coups dans les narines. Un peu comme est utilisé le tabac traditionnel communément appelé “tumbaku“. Et enfin, la troisième pratique est appelé ” bombé ” en référence à la façon de consommer la cigarette. La poudre est soit associée à du chanvre ou au tabac contenu dans une cigarette puis fumée.

Une autre substance à la mode est l’héroïne qui peut être acheté à près de 800 franc congolais (0,50 USD). Pour la consommer, les Kinois utilisent la même méthode qu’avec la cocaïne. A la seule différence qu’elle passe avant tout à la ” cuisine ” avant d’être lancé sur le marché. ” Nous mélangeons la poudre d’héroïne soit au formole, soit à une liqueur ou encore nous l’associons dans un mélange citron-bicarbonate pour rendre le produit plus efficace “, explique sommairement un vendeur d’héroïne, sans livrer les détails au millimètre près de leur cuisine.

Quant à lui, le chanvre, appelée aussi ” cannabis” se consomme à l’aide d’un papier pelure tout en ayant pris soin de séparer les graines de l’herbe sèche. Il s’achète à seulement 500 franc congolais pour une boule. Le diazépam, de son nom populaire “valium” qui est un produit pharmaceutique à prendre uniquement sous recommandation d’un médecin, est utilisé aussi pour ” planer “. A la recherche de sensations fortes, les Kinois associent quatre comprimés de ce produit voire même plus au chanvre. Tout comme le chanvre, il est peu cher et coûte 200 franc congolais le comprimé.

Les Kinois sont friands également de cette drogue qu’ils ont baptisé du nom de” 36 oiseaux “. Semblable aux graines du chanvre, elle peut être consommé comme des cacahuètes ou au besoin être mis dans la poche du pantalon ou encore enfilé dans la chaussette avant de porter ses chaussures pour qu’elle pénètre par les pores. La particularité de cette drogue est que son consommateur doit éviter de boire l’eau et ou de prendre sa douche de peur de raviver les effets de la drogue. ” Il doit également éviter de transpirer sinon, les effets du “36 oiseaux” remontent à la surface” confie Nsimba, un vendeur détaillant. Les effets dépendent donc de la capacité du consommateur à respecter ses prescrits, si bien évidemment il en a l’intention.

Planer est la seule option

Pour les consommateurs de ces substances, les effets de la drogue n’est comparable à aucun autre plaisir au monde. ” Imaginez que vous montiez une montagne dans l’objectif d’atteindre son sommet et que vous aviez l’impression de ne pas y arriver. Vous ne lâchez pas prise au contraire vous êtes motivé à fournir d’avantage d’effort “, explique un consommateur de ” lopipi ” rencontré dans un ” nganda “(bar à drogues) . Ces “nganda” qui portent souvent le nom des propriétaires.

Certains Kinois prétendent que la drogue multiplie leur force pour travailler plus et davantage resté endurant. A la question de savoir comment se sentent-ils quand ils n’ont rien consommé depuis près de 24 heures. Kaskito, un vendeur-consommateur tranche : ” J’ai mal au ventre, l’appétit sexuel disparaît, bref, je me sens malade “.

D’autres par contre sont moins fiers. ” Imaginez qu’un de vos proches doit subir une intervention chirurgicale et que vous êtes capable de lui payer la facture de ses soins mais vous  préférez d’abord satisfaire votre soif de drogue “, reconnaît peu fièrement Pitshen, un consommateur d’héroïne.

Tous les consommateurs rencontrés sont unanimes quant à leur addiction. ” Tout  devient normal à tes yeux et tu sacrifies même les choses les plus importantes de ta vie au profit de ton manque (en lingala nkema) “, explique Jeanette, impuissante.

JW

What do you think?

Edité par

Comments

Leave a Reply

2 Pings & Trackbacks

  1. Pingback:

  2. Pingback:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Loading…

0

Gouvernement Ilunga : Félix Tshisekedi obligé de prendre une décision d'autorité

Les PROVED s'impliquent dans la campagne de rattrapage des actes de naissance en RDC