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Réformes électorales : le FCC juge « suspectes » les propositions du « groupe de 12 »

Le groupe de 12 personnalités signataires de l’« appel du 11 juillet » poursuit ses contacts en vue de faire aboutir son idée de réformes électorales. But avoué : obtenir que les prochaines élections soient les meilleures possibles afin d’éviter les contestations qui, ont émaillé les trois cycles électoraux de 2006, 2011 et 2018.

Les 13 personnalités issues de différentes sensibilités politiques présentes au parlement et de la société civile ont du pain sur la planche. Le Front commun pour le Congo (FCC, plateforme pilotée par l’ancien président de la République Joseph Kabila) se montre en effet assez perplexe sur la démarche de ce groupe, estimant que cette initiative pourrait avoir pour effet de retarder le processus électoral.

Face au FCC qui soutient que toute réforme devrait se réaliser au sein des institutions, le groupe de 12 a tôt fait de réaffirmer que sa démarche n’est nullement un frein au déroulement normal du processus électoral et que ses propositions ne peuvent être mises en branle que dans le cadre des institutions. Le groupe de 13 soutient en outre que sa démarche ne vise pas la tenue d’un dialogue qui aurait pour finalité le partage du pouvoir entre forces politiques en présence.

Suspicions

Si le groupe de 12 a pu s’entretenir avec différentes personnalités du pays, dont le président Félix Tshisekedi, le leader du MLC Jean-Pierre Bemba, le cardinal Fridolin Ambongo, le président de l’Église du Christ au Congo Bokundoa, le bureau sortant de la CENI, il n’a pu jusque-là prendre langue avec l’ancien président de la République et sénateur à vie, Joseph Kabila. Dans les cercles politiques, nombreux sont d’avis que cela est une indication sérieuse sur l’état d’esprit qui règne au FCC vis-à-vis de la démarche jugée par certains caciques de cette plateforme politique de « suspecte ».

Le Front commun pour le Congo qui détient une majorité écrasante au sein du parlement est visiblement engagé dans une dynamique qui lui permettrait d’imposer son point de vue dans les institutions qu’il contrôle. C’est ainsi qu’il n’envisage nullement de revenir sur l’entérinement jugé « précipité », par l’assemblée nationale, du choix porté par certaines confessions religieuses sur Ronsard Malonda comme leur délégué à la CENI et partant prochain président de la centrale électorale. Malgré le refus de Félix Tshisekedi d’investir Ronsard Malonda, le FCC n’entend pas ouvrir le débat à ce sujet, ce qui constitue un motif de blocage.

Pour des observateurs, il s’agit là d’une tactique qui consiste à mettre la barre haut afin d’obtenir un plus en cas de négociation. Dans les cercles politiques intéressés, on relève pourtant que le président Félix Tshisekedi pourrait, lui aussi, sortir son candidat. On évoque Denis Kadima, expert électoral connu pour ses états de service éloquents à la tête d’EISA. Alors que Jérôme Bonso (président d’AETA) et Paul Nsapu sont également sur la liste des prétendants à la succession de Corneille Nangaa.

Pour une question aussi importante, il serait tout de même inapproprié que le FCC puisse faire jouer sa majorité parlementaire pour imposer ses vues, sans tenir compte de son partenaire dans la coalition, Félix Tshisekedi, autorité suprême du pays. A moins qu’il n’ait aucune ambition politique pour l’après 2023, on ne voit pas Félix Tshisekedi accorder son quitus à la désignation de Ronsard Malonda sans sourciller.

Débat inapproprié

Ce débat chaud sur les personnes plutôt que sur les structures devant être dirigées par ces personnes a de quoi interpeller sur les motivations des uns et des autres. Tout donne à penser que les officines politiques cherchent, plus que la transparence et l’inclusivité, à contrôler le processus électoral afin d’en tirer le plus de bénéfices en 2023. Le FCC a du reste déjà fait savoir, du moins certains de ses membres, qu’il n’acceptera pas un éventuel « glissement » et que si cela devrait arriver les rênes du pouvoir devraient être confiées au président du sénat.

À l’Udps/Tshisekedi, on rappelle, comme le FCC l’avait soutenu en 2016, que cette question est déjà réglée par la constitution. En clair, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation du nouveau président élu.

On indique enfin que le FCC se montre aussi peu empressé d’examiner les réformes nécessaires du système électoral. Pour preuve, le peu de cas fait autour de la proposition de loi du député Lamuka, Christophe Lutundula portant modification de la loi organique sur l’organisation et le fonctionnement de la CENI. On relève également le blocage autour d’initiatives visant la modification de certaines dispositions de la constitution.

Pour rappel, le groupe de 12 personnalités comprend les députés nationaux Delly Sesanga Hipungu, Henri-Thomas Lokondo, Claudel Lubaya, Charles Makengo Ngombe, Jean-Jacques Mamba, Jean-Marc Mambidi Koloboro, Juvénal Munobo Patrick Muyaya, Jacques Djoli Eseng’Ekeli ainsi que de Messieurs Daniel Mukoko Samba, Riche Manya et Jean-Pierre Muongo.

Les signataires de l’appel du 11 juillet proposent notamment la modification de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI notamment en ce qui concerne la composition de son organe de direction et le mode de désignation de ses membres. Ils proposent également la révision de certains articles de la Constitution, à l’exclusion de l’article 220 et dans le respect de celui-ci, notamment le rétablissement des deux tours de l’élection du Président de la République. Ils suggèrent enfin la modification de la loi électorale principalement quant au mode de scrutin pour certaines élections, notamment celles des sénateurs et gouverneurs des provinces.

N’tombo Lukuti

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