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Morgue du camp Kokolo : un agent rappelle les gestes barrières aux familles attristées

Mardi 07 juillet 2020. Morgue de l’hôpital du Camp Kokolo. Il y a foule, malgré les mesures édictées dans le cadre de la lutte contre le covid-19. Des gens ses pressent. Le petit abri qui sert de lieu d’attente aux familles éplorées est débordé. Pas moyen de respecter la distanciation physique. Certaines des personnes qui s’y trouvent ne portent pas de masque.

Pourtant, un agent de la morgue ne cesse de répéter au micro que le coronavirus existe et qu’il faut respecter les gestes barrières. « Ce n’est pas une blague. Ce n’est pas un jeu, cette maladie. Elle existe et fait de nombreuses victimes », ne cesse de répéter ce monsieur, qui dit avoir suivi une formation pour ce faire.

Et d’ajouter : « Il n’y a pas encore de médicaments pour traiter cette maladie. Le seul remède, c’est se laver les mains plusieurs fois par jour et porter le masque. Ici, où vous vous trouvez, la maladie peut être là, elle peut circuler. Quand vous allez rentrer chez vous, ne vous précipitez pas à enlacer vos enfants même s’ils viennent à vous. Lavez-vous les mains d’abord et débarrassez-vous de vos habits ».

C’est plutôt rare d’entendre ces conseils utiles, répétés à l’endroit de personnes éplorées dans une morgue. Souvent, c’est juste des écrits, des panneaux. Mais là, ces conseils étaient prodigués par une personne que l’on voyait, que l’on entendait. Le temps de les intérioriser, la réalité des lieux faite de vive émotion, de recueillement prenait le dessus.

Un crime odieux commis à Masanga Mbila

La vie rappelle parfois qu’elle ne tient qu’à un fil. Que des gens mal intentionnés peuvent se charger de la raccourcir. C’est ce qui est arrivé à monsieur Lukeba Zola Christophe.

En effet, dans la nuit du 27 au 28 juin dernier, des bandits à mains armées ont fait irruption dans une parcelle au quartier Masanga Mbila dans la commune de Mont Ngafula. Après avoir tenté en vain de forcer la porte d’entrée, ils ont fini par faire un gros trou dans le mur en dessous de la fenêtre et sont parvenus à entrer dans la maison de monsieur Lukeba Zola.

Ils ont exigé de l’argent que le monsieur, modeste fonctionnaire au ministère des mines, ne disposait pas. Les bandits ont alors menacé de violer deux de ses filles. C’est l’une d’elles qui se chargea de leur remettre la somme de 300 dollars américains. Non satisfaits, les bandits ont amené Lukeba Zola dans sa chambre et lui ont tiré une balle dans la poitrine. Ils ont ensuite relâché les deux filles qu’ils menaçaient de violer après une vive discussion entre eux sur le bienfondé d’un viol collectif alors qu’ils venaient d’abattre leur papa.

Après le départ des bandits, les voisins ont enfin accouru, libérés par les mêmes bandits qui avaient posté des membres du gang armés devant chaque parcelle pour dissuader toute tentative de secours à la famille menacée. Gravement blessé, Lukeba Zola est amené aux cliniques universitaires où les médecins n’ont fait que constater sa mort. C’est aujourd’hui qu’il a été conduit à sa dernière demeure après la levée du corps à la morgue de l’hôpital du camp Kokolo.

N’tombo Lukuti

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