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Tenafep, cours d'encadrement payants, gratuité de l'enseignement…

Chronique de la vie à Kinshasa

Cher cousin,
Les élèves finalistes du primaire viennent de passer leur examen de fin d’études primaires, encore appelé Tenafep (test national de fin d’études primaires). J’ai été ahuri de suivre, sur une radio, le responsable de l’organisation du Tenafep à Kinshasa déclarer que l’année n’était toutefois pas terminée pour les élèves finalistes du primaire, qui doivent reprendre les cours dès lundi prochain «afin de terminer les enseignements et participer aux examens du troisième trimestre».

J’ai compris que ce pays, le nôtre, marchait parfois sur la tête. Comment peut-on organiser le test de fin d’études primaires sans que les enseignements n’aient été épuisés ? Le Tenafep devrait, en principe, être le couronnement, le dernier acte de l’année scolaire pour les élèves du sixième primaire, tout comme l’est l’examen d’État pour les finalistes du secondaire. On ne peut imaginer qu’après la session de l’examen d’État que les finalistes du sixième secondaire reprennent les enseignements en vue de la passation des examens du troisième trimestre.

Mais bon, ce pays ne cessera de nous étonner, à moins que ce soit la conséquence de ce qui s’est passé depuis le 10 mars dernier, jour de l’annonce du premier cas confirmé de covid-19 en RDC, suivie de la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, qui s’est achevé le 22 juillet.

Il semble, cher cousin, que le ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique préfère laisser les établissements scolaires s’organiser pour la fin de cette année scolaire. Certaines écoles ont déjà proclamé les résultats, se basant sur les notes cumulées des élèves durant l’année scolaire jusqu’à sa suspension pour cause de coronavirus. D’autres organisent des cours d’encadrement au profit des élèves, en attendant de proclamer les résultats sur base de la moyenne des points obtenus avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire.

Cher cousin,
Les fameux cours d’encadrement ne sont nullement gratuits. Dans certains établissements, les élèves doivent apporter entre 1500 fc et 2500 fc par jour. Selon les renseignements obtenus, cet argent devrait servir à assurer les frais de transport des enseignants. Je suis donc obligé de débourser cette somme pour une de tes nièces et un de tes neveux. Même si ces «cours d’encadrement» ne sont organisés que quatre fois par semaine, c’est tout de même assez lourd pour moi. Dans d’autres écoles privées, les promoteurs ou propriétaires desdites écoles ont tout bonnement demandé aux parents d’apurer les frais scolaires du troisième trimestre.

C’est décidé, cher cousin, l’année prochaine, j’inscris tous les enfants dans les établissements publics. Là, ils bénéficieront de la «gratuité» de l’enseignement, qui reste jusque-là la mesure phare du président Félix Tshisekedi et que je soutiens. J’ai du reste appris que la coordination des écoles conventionnées catholiques n’entend nullement relancer la «contribution des parents» et dit soutenir pleinement la gratuité de l’enseignement de base.

Ceux qui espéraient se remplir les poches sur le dos des parents n’ont qu’à remballer leurs mauvaises idées. Les parents et les élèves qui profitent de la gratuité de l’enseignement peuvent donc reprendre en chœur, comme les parlementaires debout : «Fatshi bééé, Fatshi bééé….béton».
A plus
Tien, Franck

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