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Mungulu, Kubakuba, Manena : Ces plantes qui camouflent l'odeur du chanvre et amplifient sa teneur

La consommation et la vente du chanvre communément appelé “bangi ou diamba ou encore nwa” sont interdites en RD Congo. Malgré cela, des Kinois dérogent à cette règle. Ils ont fait du chanvre, l’un des stupéfiants les plus consommé dans la capitale à cause notamment de son coût. De peur d’être interpellés par la police ou reconnus par l’entourage comme consommateurs de “Nwa”, ils recourent désormais à des plantes pour camoufler l’odeur. Mais aussi pour amplifier sa teneur. Immersion dans un “Nganda” (point de vente et de consommation du chanvre) dans la commune de Selembao.

Il est près de midi dans le Nganda tenu par L’empereur dans la commune de Selembao. Déjà, on compte une dizaine de clients : filles comme garçons de tout âge appelés dans le jargon kinois “Nwaleur“. L’empereur porte bien son nom car il détient tous les trucs et astuces pour fidéliser ses clients. Avec seulement 500 francs congolais (0,40 USD), le Nwaleur peut se procurer un “pli de chanvre” (joint).

Un pli de chanvre mélangé au Mungulu avant d’être fumé (Photo Lisapo)

Dans le pli chez L’Empereur, on n’y trouve pas que le chanvre. Celui-ci est également mélangé à la feuille de tabac appelé, selon ses habitués connaisseurs, ” Manenga “. Ces Nwaleurs consomment aussi le chanvre associé au ” Zangulu “, utilisé dans la fabrication du tabac artisanal dit ” Tumbaku “. Ou encore, le chanvre est mixé au ” Kubakuba “, des graines tirées d’une plante utilisé généralement comme “encens”.

Des mélanges aux multiples bénéfices

L’objectif premier poursuivi dans ce mélange est le camouflage de l’odeur du chanvre après consommation. “Nous associons ces deux plantes naturelles au chanvre pour éviter la persistance de l’odeur de ce dernier” fait savoir une jeune femme Nwaleur, installée sur un banc et prête à consommer son pli.

Ce mélan

À ses côtés, sur le même banc, un autre Nwaleur confirme les dires de la jeune femme et renchérit. ” Avec ce mélange, il est difficile, même en passant devant un Sous-Ciat de la police qu’on me soupçonne d’avoir fumé du chanvre. L’haleine de ma bouche ne révelera aucun indice“. En effet, “mouillée, la feuille de “Mungulu” peut servir à envelopper le chanvre comme une cigarette. Elle se substitue ainsi à l’habituel papier pelure et le tour est joué“, explique-t-il, très content de lui.

Toutefois, le camouflage de l’odeur n’est pas le seul bénéfice de ce mélange. Cette association végétale procure également des effets plus intenses que si le chanvre était consommé sans. “Il arrive qu’on tombe sur du chanvre qui n’est pas “speed” (entendez : qui n’est pas fort en teneur). ” Mungulu et Kubakuba” viennent compenser ce manque et nous aident à mieux monter sur notre petit nuage”, raconte un autre consommateur, visiblement éméché.

Au-delà de ces deux effets recherchés par l’association de ces plantes au chanvre, Empereur révèle que ” Mungulu et Kubakuba” renferment également des vertus thérapeutiques. Selon ses dires, elles seraient un remède très efficace contre la toux.

Bref, pendant que la brigade anti-drogue s’organise pour les traquer, ces contrevenants, eux, multiplient des stratégies pour échapper à leur filet. Ces consommateurs oublient également que le chanvre a des effets nocifs sur la santé. Il peut provoquer des troubles amnésiques et de l’adaptation ou encore des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Sans compter la dépendance.

JW

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