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Reprise des cours à l'EPST : Willy Bakonga joue avec le feu

Pour des raisons «techniques», la reprise des classes post-état d’urgence sanitaire prévue lundi 03 août est reportée au lundi 10 août. Le gouvernement ou plutôt le ministre de l’enseignement primaire, secondaire et technique n’arrête plus de tâtonner dans cette affaire. Que d’annonces tonitruantes, que de reculades.

Tout se passe comme si le patron de l’Epst n’est pas très sûr de lui ou que le gouvernement n’est pas encore prêt à remplir les conditions préalables à un retour «sécurisé» des enfants des classes terminales du primaire et du secondaire à l’école. Certes, quelques écoles de la commune de Gombe ont été désinfectées. Mais aucune désinfection n’a été opérée dans les écoles des quartiers pauvres de Kinshasa. Si les écoles de Bumbu, Nsele, Kimbanseke… à Kinshasa n’ont subi aucune désinfection, qu’en est-il des écoles de Masimanimba, de Kasumbalesa, de Bikoro, de Mbanza-Ngungu, de Uvira, de Tshilenge? Ces écoles là ne verront sans doute jamais un agent du ministère de l’environnement à l’oeuvre.

Si la désinfection des écoles n’est que partielle et donc réservée aux seuls enfants des communes nanties de Kinshasa, pourquoi alors programmer la rentrée des classes pour tout le pays ? Si la désinfection n’est pas assurée, rien ne dit que toutes les écoles du pays seront pourvues en dispositifs de lavage des mains, savons liquides ou gel hydroalcoolique. Rien n’indique non plus que chaque enseignant ou tout au moins chaque école sera pourvue de thermo-flash ou que chaque élève aura son masque. C’est donc l’incertitude la plus totale.

Malgré les évidences de l’impossibilité d’assurer une reprise sécurisée dans le contexte du covid-19, Willy Bakonga s’obstine à foncer droit dans le mur. Il sait pourtant que les enseignants l’attendent au tournant pour faire aboutir leurs revendications sociales avant toute reprise des cours. Ces revendications se résument en quelques points dont le paiement des salaires aux «nouvelles unités» et autres enseignants «non payés» et la fin des «zones salariales». Au jour d’aujourd’hui, le gouvernement n’est pas en mesure de répondre favorablement à toutes les revendications des enseignants. Il y a donc risque de perturbations des enseignements. Alors qu’il n’est prévu que un mois pour boucler l’année pour les classes terminales.

Un entêtement suicidaire…

Du côté des écoles privées, les promoteurs n’attendent que cette occasion que leur offre le ministre de l’Epst pour truander les parents en exigeant le paiement des frais scolaires et autres du troisième trimestre. Pour des parents qui sortent juste du confinement avec des conséquences financières négatives, la pilule est amère.

Bien plus, une rentrée des classes le 10 août pour finir l’année scolaire 2019 -2020 aura une incidence sur la rentrée scolaire 2020-2021. Les parents pressurés à outrance auront du mal à préparer la nouvelle année scolaire, ce qui conduirait à repousser la rentrée scolaire 2020-2021 au plus tôt à la fin du mois d’octobre.

Au lieu de s’entêter, le ministre de l’Epst devrait se montrer pragmatique avec des mesures comme : clôture de l’année scolaire 2019-2020 en faisant la moyenne des points obtenus par chaque élève jusqu’au moment de l’état d’urgence sanitaire pour les classes montantes, organisation du Tenafep et de l’examen d’Etat en prenant en compte le niveau des enseignements à la date du 19 mars 2020. Toute autre attitude ne peut qu’être mercantile, à moins qu’on cherche à faire chuter le président de la République dans l’estime des Congolais.

N’tombo Lukuti

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