in ,

ORPER, une Ong au service des enfants en rupture avec le banc familial

Les enfants en rupture familiale et vivant dans la rue basculent fatalement dans le banditisme urbain communément appelé « Kuluna si rien n’est fait. Il se trouve heureusement quelques organisations non gouvernementales qui travaillent pour la réinsertion sociale de ces jeunes oubliés et révoltés. C’est notamment le cas de l’Œuvre de reclassement et de protection des enfants de la rue (ORPER) qui accompagne psychologiquement et socialement les enfants en rupture avec les structures traditionnelles de l’éducation tel que l’école et la famille. Rencontre avec un assistant social à ORPER.

«Les parents ne font presque plus leur devoir… », estime un encadreur du centre qui accepte de nous parler sous le couvert de l’anonymat. Pour ce dernier, le banditisme urbain est un fléau qui découle de la démission premièrement de l’Etat, ensuite de la famille. Les parents n’arrivent pas à nourrir leurs enfants. Ce qui les pousse à aller voir ailleurs, explique-t-il. Et quand ils découvrent à l’extérieur ce qu’ils n’obtiennent pas sous le toit familial, ils rallient rapidement les différents groupes de la rue. Livrés à eux-mêmes, ces enfants font tout ce qui leur passe par la tête.
Notre interlocuteur épingle aussi des aspects socioéconomiques des familles, notamment des parents mal payés voire impayés pendant plusieurs mois.
Pour l’Ong ORPER qui encadre les enfants dont l’âge varie entre 6 et 17 ans, il est important et même urgent que les centres de réinsertion des enfants de la rue appropriés soient appuyés  pour lutter efficacement contre ce vent.
‘’Je propose que les anciens établissements de garde soient rétablis. A l’époque, tout le monde sait que c’est là où on amenait les brigands et les shegue. Parce que dans ces centres il y avait des écoles professionnelles où les enfants apprenaient des métiers notamment, la menuiserie, l’ajustage…si on réhabilitait ces centres,  ce sera une très bonne chose‘’, a affirmé cet encadreur. Celui-ci laisse entendre en même temps que les agents de l’ordre censés changer la donne avec discipline et autorité, jouent plutôt la carte de l’hypocrisie monnayée.

‘’Je ne sais pas si avec le régime actuel les choses pourront changer, car la police est souvent complice dans tout ce que ces enfants font. Quand l’enfant vole, la police est juste quelque part à côté et à la fin, ils se partagent le butin… c’est connu. On n’a pas vraiment le soutien de l’Etat‘’, déplore-t-il.

Volonté politique

Convaincue de la possibilité d’éradiquer presque totalement le phénomène enfants de la rue et « kulunas », l’Ong ORPER assure que ‘’si l’Etat s’y met de manière sérieuse, il est possible de lutter efficacement contre ce fléau des enfants de la rue et du banditisme urbain. S’il met de la bonne volonté et des moyens conséquents à l’endroit des Ong sérieuses, de la police et des éducateurs, je pense que ça sera zéro enfant dans la rue‘’.

Malheureusement, en dehors de quelques personnes de « bonne foi », cette organisation ne reçoit aucun soutien concret venant du Ministère des Affaires sociales, bref de l’Etat congolais. « Nous ne sommes pas exonérés, nous payons même l’eau et l’électricité nous-mêmes‘’, se plaint-il.

Lorsqu’un enfant arrive dans ce centre situé dans la commune de Kasa-Vubu, on l’identifie et on l’écoute.  Objectif : chercher à connaître la cause réelle de sa rupture avec sa famille ou sa structure de base. « Au départ, nous n’avons pas de vraie information, mais des séances d’entretien et d’écoute font que progressivement l’enfant s’ouvre et dit la vraie version des choses ».
Après cela, ils ont une équipe d’enquête qu’ils mettent au parfum de toutes ces informations avant qu’ils ne procèdent à l’étape des descentes en famille afin de comparer les renseignements livrés par l’enfant et ceux trouvés sur place.
« C’est là que nous découvrons aussi d’autres vérités que l’enfant nous avait cachées… ». Ensuite le centre d’accueil élabore un projet pour voir dans quelle mesure il est possible de le réintégrer dans la famille. « Si cela ne tient pas, nous le gardons chez nous surtout que nous avons des salles d’alphabétisation avec deux alphabétiseurs permanents qui apprennent aux enfants à lire et à écrire chacun selon son niveau ».
Ils sont, par après, placés dans les centres de formation professionnelle ou dans les écoles à milieux fermés pour ceux qui ont l’âge scolaire.
DILA

What do you think?

-1 points
Upvote Downvote

Edité par

Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Loading…

0

Sous la pluie Les «kulunas» activent l'opération «torchon méchant» –

À la découverte de l’incontournable commerce du « makala » à Kinshasa