Lisapo
La cour constitutionnelle ayant jugé le texte conforme à la constitution, Félix Tshisekedi a promulgué la loi organique modifiée sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Malgré les protestations de Martin Fayulu et Adolphe Muzito et d’une partie de la société civile, le président de la République n’a pas voulu soumettre la proposition de loi Lutundula à une nouvelle délibération du parlement.
Il faudra dès lors passer à l’étape suivante, la plus difficile sans doute : la mise en place de la plénière et du bureau de la centrale électorale. Six membres en tout pour la “majorité” incarnée par l’Union sacrée de la nation, quatre membres pour l’opposition (FCC et Lamuka) et cinq pour la société civile. Si cette dernière devrait désigner le président de la centrale électorale, la majorité occupera les postes de premier vice-président et de rapporteur, tandis que l’opposition désignera le deuxième vice-président, poste rétabli dans la loi modifiée et le questeur.
Exit donc le souhait de voir une CENI “dėpolitisėe” organiser les prochains scrutins dont celui attendu en 2023 (élection présidentielle, élections législatives nationales et provinciales, élections des gouverneurs de provinces et des sénateurs).
Les sociétaires de l’aile dure de Lamuka ont promis de tout mettre en œuvre pour bloquer l’application de cette loi modifiée. On ne sait comment ils vont s’y prendre, ni s’ils auront tout l’appui de la population pour faire entendre leur voix. Eux exigent un consensus préalable afin que soit extirpée de la loi toute possibilité de fraude ou falsification des résultats des prochains scrutins.
Quoi qu’il en soit, la machine semble être définitivement lancée. A la session de septembre prochain, l’assemblée nationale va certainement entériner les choix des différentes composantes à la plénière et au bureau de la CENI. Encore faut-il que ces composantes aboutissent à un consensus sur la distribution des cartes. Les leaders de l’Udps, d’Ensemble, de l’Afdc/A, de l’Unc, du MLC et tous les autres de l’Union sacrée vont, inévitablement, s’empoigner.
Il en est de même au sein de l’opposition où le FCC/Kabila entend jouer un grand rôle alors que Lamuka entend faire valoir l’appartenance du président “élu” en son sein sans toutefois disposer d’un poids politique suffisant au sein du parlement. Ce ne sera pas non plus facile à la société civile, ni non plus au niveau des confessions religieuses. Catholiques, protestants, kimbanguistes, musulmans, églises de réveil ne vont sûrement pas se faire de cadeau, surtout que leur délégué sera ipso facto président de la CENI.
N’tombo Lukuti
