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Prorogation de l’état d’urgence, loi Mutiri : forte divergence au parlement

Après l’entérinement par la plénière de l’assemblée nationale de la désignation de Ronsard Malonda, jusque-là secrétaire exécutif national de la CENI, comme représentant des confessions religieuses à la centrale électorale et sans doute prochain président de la CENI, c’est le calme au palais du peuple.

Toutefois, la commission mixte PAJ, Environnement et ECOFIN devrait, en principe, poursuivre aujourd’hui l’examen de la très controversée proposition de loi portant modification de la loi agricole, initiée par le député Mutiri wa Bashara Elvis.

Cette proposition de loi pourrait provoquer une autre tension, encore plus grande peut-être que celle provoquée par les propositions de lois Minaku-Sakata sur la réforme judiciaire. Certaines dispositions contenues dans la proposition de loi Mutiri Elvis sont considérées, à tort ou à raison, par de nombreux observateurs comme une voie sournoise de balkaniser le pays sous couvert d’acquisition de vastes espaces de terres par des personnes morales étrangères. Les débats seraient très vifs à la commission mixte où se trouve le dossier. On a également appris que la commission droits de l’homme devrait aussi se réunir aujourd’hui pour préparer des auditions de membres du gouvernement.

Pour l’heure, aucune séance plénière n’est annoncée. Pourtant, demain samedi 05 juillet 2020 expire la cinquième prorogation de l’état d’urgence sanitaire. L’assemblée nationale devrait en principe examiner, si le gouvernement le demande, un nouveau projet de loi de prorogation de l’état d’urgence, qui devra être envoyé le même jour au sénat pour examen avant sa promulgation par le président de la République.

Forte opposition

On note toutefois que de nombreux députés et sénateurs sont opposés à une nouvelle prorogation de l’état d’urgence. Ces parlementaires frondeurs estiment que le moment est venu pour le pays de passer à une nouvelle étape de la gestion de la pandémie à covid-19. Les Congolais seraient donc invités à vivre désormais avec le coronavirus tant qu’un traitement efficace ou un vaccin ne seront pas trouvés.

Pour ces parlementaires qui ont, pour la plupart, voté contre la dernière prorogation, le pays ne peut plus se permettre le luxe de bloquer les activités économiques, ce qui plonge les Congolais dans une profonde crise socioéconomique.

On rappelle que les mesures d’accompagnement de l’état d’urgence imposent des restrictions aux mouvements des populations et aux activités économiques qui ont un impact négatif sur les ressources de l’Etat. Ce dernier serait quasiment en cessation de paiement ; d’où notamment le retard enregistré dans la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat et des institutions pour le mois de juin 2020.

A part les policiers et les militaires ainsi que les enseignants de l’EPST et les fonctionnaires de quelques ministères (intérieur, budget et finances) la majorité des fonctionnaires doivent attendre que les caisses de l’Etat soient renflouées avant de percevoir leurs salaires de juin.

7.311 cas positifs déjà

Pendant ce temps, le coronavirus continue de s’étendre dans le pays. De nouvelles provinces s’ajoutent à la liste de celles touchées par la pandémie. Selon les chiffres annoncés hier par le secrétariat technique de la riposte, le cumul des cas positifs confirmés depuis le 10 mars dernier est de 7.311. 179 décès ont été enregistrés jusque-là et 2.684 personnes ont été déclarées guéries dont 367 pour la journée d’hier.

122 nouveaux cas positifs ont été confirmés pour la journée d’hier jeudi dont 93 à Kinshasa, 15 au Haut Katanga, 9 au Nord-Kivu et 5 au Lualaba. Trois nouveaux décès ont également été enregistrés hier.

Sur les provinces touchées, Kinshasa vient en tête avec 6.416 cas, suivie du Kongo central (325), Haut-Katanga (237), Sud Kivu (145), Nord Kivu (124), Lualaba (27), Tshopo (12), Haut Uélé (11), Kwilu (4), Sud Ubangi (3), Equateur (2), Ituri (2), Haut Lomami (1), Kwango (1).

A Kinshasa, la zone de santé de la Gombe vient en tête avec 599 cas positifs confirmés, suivie de Limete (581), Kokolo (471), Binza zone (470), Lemba (394), Binza Météo (387), Kasavubu (210), Mont Ngafula 1 (182), Kintambo (181), Lingwala (171).

Malgré ces chiffres inquiétants, les Kinois en particulier se comportent de plus en plus comme si le coronavirus n’existait pas. Le respect des gestes barrières (port du masque, distanciation physique, lavage des mains…) est devenu facultatif dans les lieux publics et surtout dans les moyens de transport en commun, les arrêts de bus et marchés ou dans les lieux de deuil, morgues et cimetières.

N’tombo Lukuti

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