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La députée Feza Motema milite pour la parité dans les différentes listes électorales des partis politiques*

La participation politique de la femme demeure préoccupante en République Démocratique du Congo. En tant qu’élue de la circonscription de la Lukunga à Kinshasa, l’honorable Feza Motema veut que le législateur prévoient une obligation dans la loi électorale qui serait de respecter la parité dans les différentes listes électorales des partis politiques.

Cette exigence de la députée Feza Motema permettrait de donner une chance égale à la femme congolaise face à son partenaire homme. « Car s’il y a plus des femmes alignées aux différentes échéances électorales, il y aura plus des femmes en politique », explique-t-elle. Toutefois, elle fait remarqué que les femmes sont remplies de préjugés sur leur place en politique. Selon elle, “les unes ont peur de ne pas être capable et certaines par contre manquent de confiance en elle”. A cela, il faut ajouter les us et coutumes, les stéréotypes. ” Ces différents éléments poussent les femmes à ne pas faire la politique”, déclare-t-elle.

Pour remédier à cette situation, l’élue de la Lukunga pense qu’il faut une sensibilisation continue non seulement de la femme, mais aussi des communautés qui sont demeurent hostiles à l’épanouissement de la femme. Cette action peut également être complétée par un renforcement des capacités des femmes pour les mettre en confiance.

Les femmes votent les hommes et non les femmes

Au cours des différents scrutins depuis 2005, triste est de constater que les femmes accordent leur voix aux hommes et non aux candidates femmes. A la question de savoir pourquoi, Mme Feza a une explication. « En tant qu’élue de la ville province de Kinshasa, je ne pense pas que ça soit le cas dans ma circonscription surtout j’ai été soutenue par la majorité des femmes. Je dirais plutôt que c’est une question de sensibilisation. En tant que femme politique, nous devons savoir comment aborder nos sœurs, et arriver à les convaincre, pas seulement avec des biens matériels, mais surtout leur faire connaître les motivations de notre lutte et les appeler à y adhérer et s’en approprier. Par contre, il y a certaines femmes qui ne font pas confiance en leurs consœurs à cause des normes sociales et pratiques rétrogrades», a-t-elle souligné.

Elle relève également que l’égalité des chances dans tous les domaines de la vie est une question un peu compliquée en RDC. « Il y a des domaines qui n’intéressent pas beaucoup ou pas du tout les femmes en RDC, comme par exemple la menuiserie, la mécanique etc… mais avec le temps cette situation pourrait s’améliorer. Pour y arriver, il faut que la femme poursuive son combat au quotidien qui est celui de lutter contre les anti-valeurs, les préjugés, le manque de confiance en soi, les complexes… La femme doit se distinguer, elle doit oser, elle doit se faire valoir dans le domaine où elle œuvre. La femme doit savoir que l’égalité des chances n’est pas un cadeau. Si dans d’autres pays, les femmes sont allées au-delà même de la parité, je reste convaincue qu’un jour, nous aussi en RDC, nous y arriverons », a-t-elle conclu.

Génie Mulobo

*Cet article s’inscrit dans le cadre du projet initié par Onu Femmes et soutenu par l’ambassade du Pays-Bas en République démocratique du Congo sur l’accompagnement des femmes politiques pour l’amélioration de leur visibilité dans la gestion de la chose publique

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