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Chronique de la vie à Kinshasa : Crédit bancaire, « carte bleue », cache-nez ou cache-bouche…

Cher cousin,
J’étais en ville ce matin pour régler un problème avec ma banque. Comme tu le sais, j’avais sollicité, depuis le mois juillet, un crédit pour financer l’opération de la cataracte de maman. La banque dans laquelle est domicilié mon salaire depuis 8 ans au moins, m’a exigé de produire la « carte bleue ». Il se fait que j’avais perdu cette fine carte nous délivrée à l’issue du recensement biométrique des agents de l’Etat en 2002 ou 2003.

En fait cette carte n’avait qu’une valeur de trois mois et on devait nous délivrer une « vraie carte biométrique » faisant office de « carte de service » officielle pour tous les agents de l’Etat. 17 ans après, toujours rien. Même les nouveaux agents admis sous statut des agents de l’Etat reçoivent cette même carte bleue » jusqu’à ce jour. Il s’agit d’une fine carte qui peut seperdre facilement ou se retrouver coincée entre des documents.

Moi, j’ai perdu cette carte quand je suis allé en détachement à l’assemblée provinciale du Kongo central. Quand la banque m’a exigé cette « carte bleue », je suis rentré à la maison pour la chercher une nouvelle fois. J’ai retourné tous mes documents dans tous les sens. En vain. Mes vieux passeports, mes vielles cartes de service et tant d’autres documents étaient bien là. La « carte bleue », elle, elle n’était pas là. Pourtant sans elle, la banque ne voulait pas m’octroyer le crédit sollicité. A la place, j’ai produit deux arrêtés dont celui d’admission sous statut pour prouver que je suis bel et bien fonctionnaire de l’Etat avec numéro matricule. Rien n’y a fait.

Ce matin, le gars qui s’occupe de l’examen de mon dossier m’a informé que la banque avait reçu finalement des assurances de la direction de la paie du ministère du budget. Le numéro matricule renseigné dans le dossier était bel et bien de moi et que l’examen de ma demande de crédit était relancé. Il m’a demandé de signer à nouveau le contrat, dans la mesure où le taux d’intérêt avait entre-temps baissé, passant de 25% à 24%, le remboursement du crédit étant étalé sur 24 mois. En y ajoutant la TVA, le taux d’intérêt se situe autour de 27,8%. Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais je puis vous assurer que c’est mieux que chez les préteurs appelés « banque Lambert », qui appliquent des taux usuriers de 30 à 50% pour des prêts à rembourser dans les 30 jours ou même parfois moins.

Cher cousin,
En sortant de la banque, j’ai fait un tour en ville pour une opération de lèche-vitrine. Je suis entré dans une bonne dizaine de magasins. A chaque fois, j’ai été soumis à l’opération de prise de température et de lavage des mains. Si dans l’ensemble, les Kinois portent leur masque ou cache-nez, j’ai constaté que celui-ci devient de plus en plus un « cache-bouche » et qu’il ne cache plus le nez et la bouche mais plutôt seulement la bouche. « C’est difficile de porter ces masque toute la journée. Ils étouffent. C’est ainsi qu’on se contente de ne cacher que la bouche pour nous permettre de respirer plus ou moins bien », m’a fait savoir une dame alors que je lui faisais la remarque sur ces « cache-bouche ».

J’ai aussi constaté que le prix du masque à usage unique, celui importé de Chine ou du Maroc a diminué, passant de 1000 fc il y a quelques mois à 500 fc l’unité actuellement. Les vendeurs ambulants en ont fait leur affaire, se livrant quasiment au racolage des clients sur les artères de la capitale. Quant au masque en tissus, réutilisables, ils se vendent à 200 fc l’unité au niveau de Kingasani ya suka dans la commune de Kimbanseke ou à Masina Pascal et Siforco.

Franchement, la concurrence a du bon.
A plus
Tien, Franck

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