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Fatshi : le FCC organise son échec

Le 15 septembre dernier quand le sénateur à vie a, pour la première fois, franchi les marches du palais du peuple, certains y ont vu comme son retour dans la politique active. Les événements actuels tendent à conforter cette analyse. S’il n’a toujours pas mis les pieds au siège de «son» parti, le Pprd, il a pourtant visité les nouveaux bâtiments du FCC. Et, il a même fait des déclarations politiques, comme ce décompte du temps qui reste avant l’installation du nouveau président. 40 mois, a-t-on entendu dire.

Par ailleurs, quand on scrute les faits et gestes des bonzes du FCC, on se rend compte que la coalition est en perte de vitesse ou plutôt qu’elle ne vaut ou presque plus rien. Félix Tshisekedi, qui manque cruellement d’alliés de poids après la mise au frais de Vital Kamerhe se retrouve bien seul face aux ukazes du FCC. Il y a certes l’UDPS, son parti, mais il faut bien plus que ça pour tenir face à la remise en cause systématique de ses décisions. Son premier ministre ne lui obéit que parce qu’il y est contraint à moins de démissionner. Ses ministres ne jurent que par l’autorité morale du FCC, de qui ils répondent en définitive, cachant mal leur jeu pour ne pas perdre le beef-steak.

S’il n’avait pas la «signature» et le peuple avec lui, Félix Tshisekedi serait réduit à inaugurer les chrysanthèmes. C’est l’arme ultime qu’il possède et qui prive le FCC d’une certaine marge de manoeuvres. On peut bien adopter une loi, c’est lui qui doit la promulguer, même si la constitution prévoit une mise en vigueur d’office après 15 jours à défaut de promulgation. Mais une loi non promulguée par le chef de l’État est difficilement applicable. On peut bien désigner des membres de la CENI, c’est lui qui doit les investir par ordonnance. Il peut s’asseoir tant qu’il veut sur le dossier du successeur de Tunda ya Kasende, privant ainsi le FCC du contrôle du ministère de la justice.

Il peut. Il peut. On pourra toujours crier à la violation de la constitution, mais tant que le FCC ne prend pas le courage de se plaindre au conseil d’État, cela reste dans les paroles, dans une posture de bouderie. On peut refuser d’organiser la cérémonie de prestation de serment de nouveaux juges de la cour constitutionnelle, mais le protocole d’État peut envoyer des invitations directement aux députés et sénateurs dont la présence n’est du reste que protocolaire à cette cérémonie. Aucun quorum requis. Ce n’est même pas une séance plénière du congrès, qui n’a aucun rôle à jouer.

On ne va sûrement pas brûler le pays pour des humeurs. Mais, c’est sans doute le moment pour Félix Tshisekedi d’ouvrir grandement les yeux. Son partenaire ne fait plus mystère de récupérer «son» bien, le pouvoir suprême, qu’il croit avoir juste cédé pour cinq ans à un intérimaire. Pour ce faire, il travaille activement pour l’échec de celui qui est au pouvoir, celui qu’il dit avoir installé là pour un moment. Lui, intérimaire désigné, doit faire mentir ceux qui le prennent pour un «faible», un «pantin». Après tout, c’est lui le chef. C’est lui qui a la signature. A moins qu’il joue un jeu malsain. Auquel cas, le peuple, le vrai, ne le lui pardonnerait pas, même si on dit de lui qu’il oublie vite et pardonne toujours.

N’Tombo Lukuti

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