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Dans la Commune de Kalamu, l’Avenue Kapela dans son tronçon compris entre les avenues de l’Université et de Kimwenza, est devenue en peu de temps, un des quartiers les plus attractifs de la capitale ; il le doit à une spécialité qui met tout le monde ou presque d’accord : la viande de porc. C’est un embouteillage humain et automobile qui nous accueille en ce samedi 8 juin 2019 à Kapela.
Il est environ 20 heures et l’ambiance dans ce coin de la capitale est vraiment chaude. Des terrasses se suivent et se ressemblent de part et d’autre de la chaussée. Chacun rivalise d’ardeur pour produire le plus de « tapage » possible. A l’Espace Oasis notamment, les amplis crachent à fond et rendent toute causerie impossible, bien qu’en plein air. En face, la musique est un peu plus modérée. Sous les arbres, les Ngandas proposant la viande de porc braisée se suivent.
Nous n’avons pas le temps de faire le choix quand un dénommé Mabanga nous intercepte pour nous conduire dans son établissement dénommé -Nganda Miracle-. Il nous propose 1 kg de la viande de porc pour 14 000 francs congolais, quand l’-Espace Shabunda-, à quelques pas de là, affiche 13 000 francs le kilo. « On discute toujours, temporise-t-il. 1 kilo de viande a toujours coûté 14 000 francs ; on peut vous l’accorder, à la limite, à 13 000 francs ; avec 12 000 francs, ce sera non préparé et à emporter », tranche-t-il.
Une recette simple mais très appréciée Pas de potion magique pour préparer cette viande. « Nous utilisons seulement quelques épices et un peu de vinaigre », explique Mabanga. Alors qu’est-ce qui attire donc les Kinois jusqu’à Kapela, juste pour la viande de porc qu’ils peuvent trouver ici ? « Ailleurs, c’est beaucoup plus la viande de vache qui est braisée. A Kapela, le porc c’est la spécialité », explique un couple venu de la commune de Lingwala, un peu déçu que leur plat ne soit pas bien cuit.
Il faut dire que la patience leur avait manqué, selon la version de Mabanga. Près de deux heures sont nécessaires pour avoir une viande bien prête. « Les gens viennent presque de partout à Kapela. Il y a quelques semaines, une bagarre a éclaté ici entre un groupe de jeunes venus de la Tshangu et ceux de Yolo », nous confie une fille, la vingtaine, qui habite les parages, non sans se plaindre du tapage nocturne. « Il faut attendre jusqu’à 3 heures ou 4 heures du matin pour que le calme revienne. Et très vite, dès 8 heures, ça redémarre avec affluence », ajoute-t-elle. A Kapela, week-end ou pas, chaque jour à chaque heure, la viande de porc dicte sa loi.
SN
