admin
« Quant aux rumeurs faisant état d’un rapprochement entre le président sortant Joseph Kabila et le candidat pressenti gagnant des élections du 30 décembre 2018 en l’occurrence Félix Tshisekedi Tshilombo, l’UDPS tient à préciser quelle s’inscrit dans la logique de la réconciliation nationale et s’oppose à toute politique de règlement de comptes ou de chasse à l’homme ». Cette déclaration était faite le 8 janvier 2019 par Jean-Marc, Secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Ce jour-là, sans mâcher les mots, il affirmait haut et fort « quil y avait un rapprochement entre son président Félix Tshisekedi et le chef de l’État Joseph Kabila ».
Pour sa part, Me Baudouin Mayo Mambeke, Secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) – le parti de Vital Kamerhe, multiplie des déclarations dans les médias pour mettre en exergue « l’état de bonnes relations entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le Changement (CACH), leur plate-forme. Dans un tweet publié dernièrement, Me Mayo écrivait : « Nous sommes en coalition avec le FCC, on ne sen cache plus ».
Il y a six mois, Jean-Marc Kabund ne parlait jamais de « Président Joseph Kabila », mais plutôt de « Monsieur Kabila ». Il a suffi que Félix-Antoine Tshisekedi soit proclamé président élu le 30 décembre 2018, pour que les dirigeants de l’UDPS et les combattants soignent leurs vocabulaires et attitudes vis-à-vis de Joseph Kabila, le « diable » qu’on évitait.
En 2011, Etienne Tshisekedi, estimant avoir été déclaré faussement perdant de la présidentielle, avait promis une prime à quiconque « attraperait Joseph Kabila et le lui amènerait vivant ».
Le discours radical d’hier contre les fossoyeurs de la RDC a disparu du côté de la 10ème Rue/Limete. Ceux qui prônaient le « tabula rasa » du régime Kabila, sont brusquement et étrangement devenus les chantres de la kabilie. La première surprise est, du reste, venue de Fatshi lui-même. « A partir d’aujourdhui, le président Joseph Kabila n’est plus un adversaire pour nous, mais un partenaire politique », avait déclaré Félix Tshisekedi devant les combattants de son parti aussitôt proclamé provisoirement élu par la CENI. Ces propos avaient surpris plus d’un observateur de la scène politique congolaise. « Comment un opposant qui vient de gagner réellement les élections, peut faire publiquement des courbettes au dictateur d’hier, traité de tous les noms pendant plusieurs années », s’étonnaient plusieurs personnes.
Avant son élection, Fatshi, tenait, dans une interview accordée au journal belge Le Soir, des propos on ne peut plus déroutants. « Il est évident qu’il pourra vivre tranquillement dans son pays, vaquer à ses occupations, il na rien à craindre s’il quitte le pouvoir un jour, nous devrons même songer à lui rendre hommage pour avoir accepté de se retirer. Pourquoi, compte tenu de son expérience, ne pas lui confier des tâches diplomatiques spéciales, faire de lui un ambassadeur extraordinaire en RDC », déclarait, avant son élection, Félix Tshisekedi au journal Le Soir.
Si le plan était connu qu’un jour lUDPS allait renouer contact avec le camp du « diable », pourquoi avoir « sacrifié » Rossy Mukendi, Kapangala, Luc Nkulula ? Si les dirigeants de l’UDPS savaient qu’ils allaient mutualiser leurs « efforts » politiques un jour pour diriger la RDC, pourquoi avoir tiré systématiquement sur Joseph Kabila pendant plusieurs années ? Si les dirigeants de lUDPS savaient qu’un jour qu’ils auraient des candidats communs au bureau définitif de l’Assemblée nationale, pourquoi avoir détruit le tissu économique du pays en appelant la population congolaise à des villes-mortes ?
Rappelant les 37 ans de combat politique mené par feu Etienne Tshisekedi, Le Potentiel, paru le vendredi 19 avril 2019 à Kinshasa, est arrivé à cette conclusion : « LUDPS et lUNC ont vendu leur âme à Kabila ». De Bruxelles où il attend son enterrement depuis deux ans, le radical Etienne Tshisekedi, devrait remuer sa colère en apprenant que son parti, lUDPS, a battu campagne pour, Jeanine Mabunda, candidate du PPRD, pour diriger le bureau définitif de lAssemblée nationale.
R. BISIMNTI
