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Monsengwo : père de la démocratie congolaise

Le décès du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya dimanche à l’âge de 81 ans, à Versailles (Paris) a plongé toute la République dans une profonde tristesse, croyants catholiques ou non.

Cardinal à la retraite depuis 2018, l’ancien évêque de Kisangani et archevêque de Kinshasa a consacré sa vie à l’œuvre de l’Eternel et au rayonnement de la foi chrétienne. L’on se rappelle de son incessant appel à ses brebis à rayonner de la lumière du Christ (Kinshasa, Teleme Ongenge, na mwinda mua Kristu).

Premier africain docteur en Ecritures saintes, il a été membre du cercle très réduit des conseillers du Pape François chargés de mener des réformes au sein de l’église.

Au-delà de ses tâches ecclésiastiques, l’homme s’est investi pour l’instauration de la démocratie et le pays en RDC. En 1991, il préside les travaux de la Conférence nationale souveraine (CNS) qui va ouvrir le pays à un processus démocratique, avant de devenir président du Haut Conseil de la République-Parlement de transition de 1992 à 1996.

Laurent Monsengwo fera une fois de plus parler de lui lors des élections de 2011, lorsqu’il déclare ouvertement que les résultats ayant donné Joseph Kabila vainqueur au détriment d’Etienne Tshisekedi n’étaient conformes « ni à la vérité ni à la justice ». Un bras-de-fer quasi-permanent entre le pouvoir et l’église catholique va continuer. L’église va ensuite s’insurger contre la tentative supposée de Joseph Kabila de vouloir toucher la Constitution pour briguer un troisième mandat. Et une autre phrase de cet influent homme d’église prononcée en 2018, va devenir légendaire : « Il est temps que les médiocres dégagent ».

Après, tout le monde connaît le rôle central qu’a joué l’église catholique à travers ses évêques et laïcs pour l’avènement de la première alternance démocratique du pays.

De la genèse de la démocratie congolaise à ce jour, Laurent Monsengwo a joué une des meilleures partitions, toujours au bon côté de l’histoire. Il mériterait sans conteste le qualificatif de père de la démocratie congolaise. Une démocratie encore balbutiante, mais qui a quand-même pu parcourir du chemin grâce, entre autres, à l’apport de ce grand homme d’église qui s’est fait esclave de la vérité et ennemi de la complaisance.

De Mongobele, village perdu de la province de Mai-Ndombe où il est né en 1939, à Versailles où il a rendu son dernier souffle, Monsengwo aura mené le bon combat, rempli sa part de mission avec dignité et exemplarité. Toutes les générations s’en souviendront.

Socrate Nsimba

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