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Udps : Président au pouvoir, militants dans l'opposition

Des militants de l’UDPS devant leur siège dans la commune de Limete (Photo RFI)

Quand le député Lamuka Léon Mondole initiait sa motion incidentielle sur les ordonnances portant nomination des mandataires à la Gecamines et à la Sncc, personne ne soupçonnait la tournure dramatique que prendraient les événements. Les propos jugés « outranciers» du député FCC Charles Nawej ont ajouté du piquant dans l’affaire. 

Tétanisés vendredi dernier lors du débat, les députés Udps sont montés, 48 heures après, au créneau pour fustiger des propos proches de l’outrage au chef de l’État. Hier, ce sont des hordes de «combattants» Udps qui ont assiégé le palais du peuple. Scandant des chansons hostiles aux députés, ils ont promis de réserver une «correction exemplaire» au député Charles Nawej, dont la tête est quasiment mise à prix. Des membres du personnel de l’assemblée nationale et du sénat ont quasiment été séquestrés. C’est après de longues conciliables qu’ils ont été autorisés à quitter le palais du peuple. Il fallait pour ce faire montrer aux fameux combattants, sa carte de service. Des agents administratifs et politiques du parlement ont dû laisser leurs vestes et cravates dans leurs bureaux. Tout porteur d’une veste était en effet assimilé à un député et donc devant subir un traitement des plus humiliants.  Un député a vu sa veste déchirée et un autre, le député FCC Xavier Bonane, n’a eu la vie sauve que grâce à la dextérité de son chauffeur. Sa jeep a tout de même été caillassée.  
Quadrillant tous les axes menant au palais du peuple, les manifestants entendaient aussi bloquer les membres du bureau. La police a dû faire usage de grenades assourdissantes pour disperser les manifestants et exfiltrer ainsi les membres du bureau de la chambre basse. Hier soir, les manifestants ont promis de revenir devant le palais du peuple aujourd’hui et toute cette semaine. « On ne peut pas accepter que les députés nommés par la Ceni injurient publiquement le président»- a-t-on entendu d’un manifestant en colère. «Au lieu de s’occuper du social de la population, ils passent leur temps à critiquer le président, qui lui au moins travaille avec son programme de100 jours», a dit un autre. 
Difficile dans cette situation de faire raisonner une masse si remontée. Jean Marc Kabund, premier vice-président de l’assemblée nationale, a tout de même eu le courage de les affronter. Malgré les quolibets, il leur a demandé de le suivre au siège de l’Udps «pour dialoguer». Quelques manifestants l’ont certes suivi à pieds, mais les ultras n’entendaient pas négocier. Ils veulent la peau de Charles Nawej, pourtant protégé par son immunité parlementaire et dont les propos tenus dans le cadre d’un débat à l’assemblée nationale, ne peuvent donner lieu à des poursuites judiciaires. 
On en est là à se demander ce qui va se passer aujourd’hui et dans les jours à venir. 
Tout se passe comme si les militants ou combattants de l’Udps n’ont pas encore intégré dans leurs méthodes que leur parti est au pouvoir. La manifestation d’hier et les cris entendus, tous hostiles au FCC, démontrent que la «base» n’est pas sensibilisée ou informée des tenants et aboutissants du deal qui lie Félix Tshisekedi à Joseph Kabila. Il est grand temps que les organes du parti de la 11ème rue Limete expliquent à leur «base» ce qui se passe réellement et à quoi ils doivent s’attendre pour les quatre prochaines années. Au moment où les arrêts de la cour constitutionnelle vident Lamuka de ses députés au profit du FCC, la mainmise insolente du FCC sur les institutions devient un danger même pour le président de la République. Sans doute que la «base» a voulu démontrer au partenaire de l’alternance que la majorité populaire est derrière le président de la République. Et ça, ça peut compter. On note toutefois que l’imbroglio est patente dans le mariage FCC- CACH. Le président de la République edt bien au pouvoir, mais les militants, eux, sont restés dans l’opposition.
N’tombo Lukuti

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