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Commune de Kasa-Vubu : le « Mbongo » de Shaba, une halte qui vaut le détour

Si vous êtes à Kinshasa faites un tour sur l’Avenue Shaba dans la Commune de Kasa-Vubu, exactement là où cette avenue débouche sur celle de l’Enseignement. Chaque Kinois qui s’y arrête, repart avec une histoire. Lisez la nôtre !

À midi au plus tard, la mise en place terminée sur l’Avenue Shaba. Les chaises, tables et parasols sont installés et ordonnés en attendant l’arrivée des clients. Le « chinchard » – appelé « Mpiodi » ou « Mbongo » est un poisson délicieux il se sert en général accompagné d’un rafraîchissement. Les tenanciers des bars et terrasses sont également là pour rendre totale la satisfaction de la clientèle, toujours aussi friande de revivre cet instant gourmand. Les épices viennent agrémenter la marmite, histoire de faire monter l’eau à la bouche des consommateurs.

En fin d’après-midi, les premiers clients investissent le lieu. Certains sont là pour la découverte ; et il y a bien sûr tous ceux qui sont des habitués. Au fil de l’après-midi les places vides se font rares, les boissons gazeuses et alcoolisées envahissent les tables. Les impressionnants poissons, vedettes de la fête, sont proposés avec une mimique complice des serveurs. Les lampions s’éclairent et la musique s’élève.

Ces cuisiniers bon marché qui produisent des grillades travaillent à mains nues, sans batterie de cuisine ni vaisselle comme dans les restaurants du centre-ville ; des artistes de la bonne bouffe. Le week-end, la température est au zénith, les vendeurs sont débordés, les célibataires occasionnels abordées et le parking saturé.

Les prix de ces poissons varient entre 6000 FC et 12.000 FC selon leur taille, servis avec de la chikwange ou les bananes plantains grillées, coupés en morceaux. Sauce blanche, oignons découpés, aubergines bouillies et piments accompagnent le « Mbongo » passé par l’étape grill. 

Coté tracasseries, les vendeuses et vendeurs de ce poisson doivent payer tous les jours 2500 ou 3000 francs congolais à certains agents de la Commune de Kasa-Vubu pour l’occupation de la voie publique ; mais aussi aux éléments de la Police nationale qui les harcèlent régulièrement, menaçant de les chasser de cet endroit. Et il ne faut pas oublier aussi les propriétaires des bars avec qui ils partagent souvent le coût de la location de ces bistrots, étant donné qu’ils en occupent l’entrée principale. À côté de cela, ces commerçants-cuisiniers réalisent des recettes journalières d’environ 150.000 francs congolais (100 USD). 

BL

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